« Comment penser les relations du droit et des sciences de gestion au XXIème siècle ? »
Tel était le titre du 1er colloque de l’association organisé par les Prs Xavier Strubel (TEM) et Gaëlle Deharo (ESCE).
L’observation des pratiques managériales comme les analyses scientifiques tant en droit qu’en sciences de gestion révèle un brouillage des frontières disciplinaires classiques. Alors que le droit et les sciences de gestion sont traditionnellement enseignés par des experts relevant de champs disciplinaires autonomes et évalués selon des critères distincts, cette juxtaposition disciplinaire apparaît artificielle à la lumière des pratiques entrepreneuriales.
La recherche d’un pilotage efficace de la performance repose sur une approche globale des questions relevant du droit et de la gestion. Les choix d’internalisation ou d’externalisation, les décisions de gestion du risque juridique ou encore l’ingénierie contractuelle que l’entreprise mettra en œuvre seront le fruit d’une approche globale de sa stratégie. Il en résulte que les influences réciproques du droit et des sciences de gestion interagissent en permanence et s’imposent dans le contexte académique comme dans le management des organisations. De sorte que le paysage de l’enseignement du droit dans les Grandes Ecoles évolue et témoigne de l’influence croissante de la dimension juridique dans la gestion de l’entreprise. Dès lors, peut-on penser les interactions du droit et des sciences de gestion au 21e siècle comme auparavant ? Comment ces liens ont-ils évolué ? Quel peut-être leur avenir ? Comment les sciences de gestion et les décideurs s’approprient-ils les concepts juridiques ? A l’opposé, comment le droit et les juristes s’approprient-ils les concepts managériaux ? Quelles sont leurs influences sur l’enseignement du droit dans les Grandes Ecoles ? Quel est l’état des lieux de la recherche dans ces domaines ?
Toutes ces questions irradient l’activité des professeurs de droit en école de commerce. Les professeurs de droit sont isolés dans leurs écoles et, bien qu’ils partagent des préoccupations communes, ils n’ont pas de lieu d’échange et de réflexion adaptés. Forts de ce constat, le colloque a été conçu selon les deux axes sur lesquels il semblait exister de fortes synergies. D’une part, les professeurs de droit en grande école enseignent le droit dans un environnement particulier au sein duquel le droit n’est pas la seule discipline enseignée aux étudiants. D’autre part, les professeurs de grandes écoles doivent répondre à une demande spécifique des étudiants, des institutions et des entreprises qui impliquent de développer des pratiques pédagogiques spécifiques. Pour cette raison, la deuxième journée a été spécialement consacrée à la réflexion sur les outils et les méthodes pédagogiques.